2) Historique :


   En 1911, alors quel le physicien néerlandais Heike Kammerlingh Onnes venait de réussir la liquéfaction de l'hélium (4,5°K), il proposa à Gilles Holst, un élève, de mesurer la résistivité d'un barreau de mercure. Ils découvrirent qu'elle s'annulait en dessous de 4,15°K, mais touts les éléments ne présentaient pas cette même caractéristique.
   Vingt-deux ans plus tard, Walter Meissner et R. Ochsenfeld ont découvert la propriété d'un barreau de métal pur (supraconducteur de type 1) à présenter une forme d'imperméabilité aux champs magnétiques : le diamagnétisme parfait, appelé depuis effet Meisner.
   Faute de théories convaincantes, les chercheurs devaient se contenter de tester, presque au hasard, différents alliages à base de titane, de strontium, de germanium, et surtout de niobium qui donnait de meilleurs résultats. Des recherches ont même été entreprises dans le domaine des molécules organiques et en particulier des fullerènes ou footballènes (à 33°K).

   Mais en 1957, les physiciens américains John Bardeen, Leon Cooper et John Schiffer proposèrent la théorie B.C.S. qui décrivit le principe fondamental de la supraconductivité. A basse température, les électrons d'un matériau supraconducteur se déplacent par paire de Cooper sous l'effet de vibrations appelées phonons.    C'est grâce à l'étude de ces phénomènes vibratoires que les chercheurs ont pu progresser dans ce qu'il convient d'appeler la "course aux hautes températures".
Parallèlement, en 1962 Brian Josephson prédit les effets quantiques qui portent son nom et qui sont utilisés en détection ultrasensible de champs magnétiques.

   Malheureusement, les matériaux testés ne dépassaient pas une température critique supérieure à 23°K et la théorie BCS semblait avoir atteint ses limites. En avril 1986, la découverte d'un supraconducteur à 34°K la remettait en cause.
   De nouvelles générations de composés apparurent notamment Ba-La-Cu-O, Y-Ba-Cu-O et Ti-Sr-Ca-Cu-O ces deux derniers permettant de dépasser la température de l'azote liquide, coûtant dix fois moins cher et refroidissant vingt fois mieux que l'hélium liquéfié, et la communauté scientifique espérait pouvoir atteindre la température ambiante.
   Cependant, plus la température critique augmentait, plus le courant pouvant être conduit devenait faible et, en général, plus les performances s'amenuisaient et aujourd'hui, les efforts se concentre sur la recherche de nouvelles théories capables d'amener la température de réfrigération des supraconducteurs de 164°K (record actuel nécessitent de haute pressions) à la température ambiante.